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Complètement Ciné !
6 octobre 2011

"La harpe de Birmanie" (Biruma no tategoto)

 18944662

Plusieurs jours après la fin de la seconde guerre mondiale, un régiment de l'armée japonnaise est fait prisonnier dans la jungle birmane par les troupes anglaises. Mizushima, le joueur de harpe qui leur sert d'éclaireur, disparaît en tentant de pousser un autre régiment japonais à se rendre pour éviter un bain de sang. Ses compagnons croisent quelques jours plus tard un bonze qui lui ressemble étrangement...

Ce film de guerre japonais de 1956 est un manifeste pacifiste. Comme dans "Voyage au bout de l'enfer", le réalisateur ne s'intéresse que très peu à la guerre en elle-même, mais surtout à ce qu'il reste ensuite; à ce que deviennent ces hommes qui ont vu la mort en face. Kon Ichikawa n'utilise que très peu les dialogues en préférant laisser les images parler d'elles-mêmes. 

La musique est très présente tout au long du film, que ce soit le régiment qui chante pour se donner du courage, accompagné de la harpe de Mizushima, ou tout simplement la musique de fond qui suit le harpiste dans sa découverte des victimes de la guerre pendant sa traversée solitaire de la Birmanie.

Rarement les affres de la guerre ont été filmée avec une telle poésie. Un chef d'oeuvre, tout simplement.

 

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Commentaires
Y
C'est effectivement un chef-d’œuvre et il y aurait beaucoup de choses à en dire. Je me restreins donc à celle qui, pour ma part, est importante : la manière dont le film aborde la bravoure et l'héroïsme.<br /> Dans une nouvelle de Tolstoï (L'incursion), un soldat (russe) demande à son capitaine ce que c'est d'être brave. Ce dernier lui répond : "Celui-là est brave, qui se comporte comme il convient". Mais comme il convient à qui, à quoi ? Kon Ichikawa nous montre combien il est difficile de savoir se comporter en brave, en héros, "comme il convient" lors d'une défaite. Alors que certains se battent jusqu'à la mort, privilégiant l'honneur et le sacrifice (tels des samouraïs), d'autres préfèrent se rendre et survivre : pour le pays, la famille. Le tour de force d'Ichikawa est d'explorer également une troisième voie, plus difficile, plus subversive peut-être, vacillant entre renoncement(pour la paix universelle) et mémoire des siens tombés (un peu de patriotisme quand même).
Complètement Ciné !
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