"The artist"

 Le duo gagnant de OSS 117, Hazanavicius/Dujardin, de retour sur un film muet en noir et blanc. Vu comme ça, ça faisait déjà vachement envie. Quand en plus le film a le droit à la plus longue standing ovation à Cannes....

 Les quelques mois d'attente entre l'annonce du projet et la projection ont été très, très longs.

 Dès le début, le film comble nos attentes. L'image est très belle, les acteurs très inspirés et la bande son entraînante. On se croirait vraiment devant un film hollywoodien des années 20.

 L'histoire de cette star du muet déchue par l'arrivée du cinéma parlant n'est pas sans rappeler le thème du chef d'oeuvre de Wilder "Sunset Boulevard". Ca sent le grand film qui va marquer le cinéma. Tous les ingrédient y sont réunis, entre les clins d'oeil aux grands acteurs du muets (Chaplin...), les scènes déjà cultes (la scène du manteau dans la loge) et les idées visuelles originales (la scène où Dujardin renverse le verre d'eau sur son reflet dans le miroir...).

 Pourtant, malgré tout cela, il manque quelque chose. On a l'impression que le pari de refaire un film de la grande époque du muet est réussi, mais qu'on en attendait un peu plus. Le film n'apporte rien de nouveau. On dirait un bel objet, que l'on pose dans un coin mais qui ne changera pas l'atmosphère de la pièce. C'est donc ça, un très beau film, mais qui ne marquera pas l'histoire du cinéma.

Que cela ne nous empêche pas d'être chauvin et de lui souhaiter bonne chance pour nous ramener une statuette de chez l'oncle Sam, car Hazanavicius la mériterait bien, ne serait-ce que pour la prise de risque dans son projet.