"Polisse"

 Encore une fois, Maïwen nous livre un film sous forme de faux documentaire. Sauf que cette fois, on ne parle pas de son enfance ni de son métier, mais de la Brigade de Protection des Mineurs et surtout du quotidien de ces policiers qui y travaillent.

La réalisatrice ne cherche pas à suivre des enquêtes, à connaître le sort des victimes ou accusés qui passent dans les bureaux de la BPM, mais à nous faire partager la vie de ces personnes qui les écoutent et interrogent. Ces flics qui ne sont respectés ni par la population, ni par leurs collègues des autres brigades, ni par leur supérieurs et qui sont incompris par leurs conjoints.

 Alors bien sûr, on peut reprocher à Maïwen de nous proposer une galerie de portraits stéréotypés cette équipe (le flic trop cultivé, la beurette, le balèze qui prend son taff trop à coeur, la lesbienne, la semi-alcoolique...), mais elle essaie surtout de nous montrer une palette des divers problèmes que peuvent rencontrer ces policiers, et surtout comment ce boulot déborde sur leur vie privée.

Pour cela Maïwen a regroupé un casting de grande classe où chacun a sa place. On croirait au documentaire tant les acteurs paraissent à l'aise dans leur rôle. Les Duchauvelle, Viard, Foïs, Rocher, Bercot, Pierrot, Elkaïm, Ayadi, Henriet, sans oublier bien sûr Maïwen elle-même semblent vraiment faire partie de cette brigade. Nous sommes, comme les policiers, déstabilisés par Louis-Do de Lencquesaing. Il campe un homme qui viole sa fille et le revendique, car il se sait intouchable . Joey Starr nous prouve de films en films qu'il est aussi un très bon acteur et qu'il ne passe pas dans le milieu en touriste.

 Le film est assez triste par moment (la scène où un enfant hurle lorsqu'on le sépare de sa mère), souvent dur (l'adolescente qui enfante un bébé mort, résultat d'un viol), mais on se surprend malgré suivre les protagonistes lorsque ceux ci piquent une crise de rire en écoutant le récit d'une jeune fille victime d'abus sexuel par d'autres jeunes. Car parfois le rire leur sert de rempart et leur permet de se protéger de toute cette violence qu'ils rencontrent tous les jours.

 Les 2 heures passent très rapidement pour ce que l'on peut appeler un film nécessaire sur ces personnes qui travaillent dans l'ombre, et sur ces affaires de moeurs qui paraissent souvent loin de nous et qui malheureusement sont beaucoup trop courantes.

Comments

[cecile]

Et moi on m'a piqué mon ordi !